Dans chaque PME œuvre un chef de projet chargé de gérer tout ou une partie de la transformation digitale de l’entreprise. Bien souvent, ce chef de projet est un collaborateur dont le métier touche au cœur même de ce projet mais qui ne jouit d’aucune formation en matière de « project management ». Désigné par le patron de, ce collaborateur presque lambda se retrouve avec une nouvelle casquette mais peu de clés. Il met sans trop le savoir un pied dans l’univers du management transversal et doit apprendre, sur le tas, à se débrouiller avec de nouveaux outils, opérer leur mise en place, appréhender l’intégralité des sujets et gérer différentes équipes et divers métiers… Du coup, comment faire ???
Un challenge humain avant tout
On vous l’accorde, l’utilisation de trois points d’interrogation à la suite est sans doute excessive et paraît très alarmiste. C’est en fait un peu l’état dans lequel on se met lorsqu’on se trouve à porter un projet d’envergure nécessitant l’engagement de toute l’entreprise. Et pour cause.
Le management transversal encourage l’association de différentes ressources et fait travailleur plusieurs services ensemble, il est donc essentiel pour le chef de projet de veiller à la cohésion du groupe. Il a également pour tâche de concilier les objectifs de chaque partie prenante avec les objectifs global du projet transversal, trouver des stratégies pour inciter les acteurs à s’engager, utiliser son influence pour se définir comme leader, utiliser ses capacités pour atteindre le but défini et être le lien de communication entre tous les acteurs du projet.
On peut tirer de cette définition une conclusion : l’aspect humain de la gestion de projet est l’un de ses challenges les plus importants. Il représente en effet une grande partie de la transformation numérique puisqu’en plus de réussir à faire travailler, fonctionner les collaborateurs de différents services ensemble, il faut réussir à les convaincre des biens-faits de cette transition numérique, qui leur force souvent à changer leur façon de travailler et d’aborder leur métier. Outre les problématiques techniques, il est dur de mettre en marche une révolution digitale à soi tout seul…
En tant que chef de projet, nouvellement élu ou de profession, on se retrouve également à plonger dans des problématiques qui ne sont pas les siennes. Il faut mettre un pied dans les sujets de « compta », dans les rouages de la vente, dans le monde de la com’ et bien d’autres… Un sacré boulot.
Une question de temps
L’une des clés essentielles à la bonne marche du « project management », c’est de réaliser qu’il faut du temps, qu’il faut obtenir le temps adéquat et nécessaire pour gérer un projet. En général, la direction d’une PME ne réfléchit pas vraiment à aménager des créneaux dédiés à ce travail de titan. Les chefs de projets se retrouvent à faire cela sur le temps libre en plus de leurs autres missions, sans même vraiment connaître ou comprendre ce dans quoi ils se lancent et sans formation. La direction ne doit pas sous-estimer le temps que prend la gestion de projets digitaux ou le management transversal d’une manière générale.
Plus on est « éloigné » du savoir nécessaire à la mise en œuvre des actions, plus il faut dégager de temps pour accomplir une tâche. Fédérer les équipes et travailler en transversal avec des profils divers est forcément plus consommateur de temps. Il faut également du temps pour adresser les problématiques de chaque participant, établir et entretenir une communication constante et ainsi pour récupérer les informations nécessaires au bon déroulement du projet. Chaque acteur de la chaîne doit pouvoir avoir la capacité de livrer leur savoir dans de bonnes conditions.
Les grands groupes : un modèle ?
Pourquoi pas ? Essentiellement, les règles de gestion de projet sont toutes les mêmes, peu importe la taille de l’entreprise. Que cela soit pour les grands groupes ou pour les petites entreprises, on répond à « quoi, pour qui et quand » ? Parallèlement, le gros de la gestion de projet repose également sur les problématiques internes à chaque entreprise, c’est pour cela qu’il est intéressant de se faire conseiller ! Les consultants sont là pour apporter un certains nombres solutions outre les techniques de gestion de projet de base. Ils apportent une analyse de l’entreprise, des compétences et un suivi en harmonie avec les besoins et objectifs des PME. Alors, aux nouveaux chefs de projets travaillant en PME : armez-vous de beaucoup de patience et de pragmatisme, optez pour la simplicité et l’efficacité, et n’hésitez pas à consulter !
Thomas Roquerbe
Photo d’illustration : © Harry Sandhu