4L Trophy 2019 : Les « Bancheurs » nous racontent leur périple

Jeudi 21 février marquait le top départ de la 22ème édition du 4L Trophy. Un rallye réservé aux 18-28 ans, qui se veut responsable et pédagogique. Les coureurs, ou « Trophistes », ont douze jours pour atteindre le Maroc à bord de leur Renault 4 et accomplir une action humanitaire : acheminer des dons matériels (fournitures scolaires, équipements de sport) et financiers pour les écoles, garderies et aménagements mis en place pour enfants en situation de handicap dans le pays.

Qualifié comme « le plus grand rendez-vous des jeunes » par l’organisation du rallye, cet événement rassemble chaque année plus de 1200 4L customisées et retapées, pilotées par jusqu’à 2400 étudiants et jeunes entrepreneurs. Un raid tout en couleur permettant aux jeunes participants de s’engager dans un projet philanthropique tout en s’offrant une bonne dose d’adrénaline et de solidarité.

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© Désertours / Flash Sport

Cette année, You Don’t Need Us a fait partie des sponsors d’Esteban et Guillaume (de gauche à droite sur la photo d’illustration de l’article), deux apprentis ingénieurs de 22 et 21 ans qui se sont liés d’amitié lors de leur passage en DUT Génie Civil à l’IUT d’Amiens. À eux deux, ils ont formé le solide équipage 751 – ou la team des « Bancheurs » – durant ce rallye intense et plein d’émotions… Une expérience qui leur a demandé près d’un an de préparation. Interview.

Comment décririez-vous cette expérience hors du commun ?

Esteban et Guillaume : Inoubliable. Des paysages à couper le souffle, des galères à en chialer, des moments d’entraide. A l’arrivée, le sentiment dominant était la joie, la satisfaction de l’avoir fait, d’avoir passé la ligne. Nous étions également soulagés après la multitude de problèmes mécaniques des derniers jours. Nous en garderons un souvenir indescriptible. Ce n’est pas une expérience qui se raconte, c’est une expérience qui se vit.

Comment s’est déroulé le périple et quelles ont été vos différentes étapes ?

Nous sommes partis d’Aix en Provence pour rejoindre la ligne de départ à Biarritz. A Biarritz, nous avions deux jours pour rejoindre la ville portuaire d’Algeciras, en Espagne. Ces deux étapes de transitions étaient longues et éprouvantes, nous avons roulé dix heures par jour… Une fois arrivé en Espagne, nous avons pu dormir à l’hôtel. Puis nous avons pris le bateau depuis Algeciras afin de rejoindre Tanger. Nous avons ensuite roulé jusqu’à Rabat via l’autoroute, où nous avons dormi en tente dans un bivouac. Le lendemain nous avons traversé les montagnes de l’Atlas, qui nous ont offert un décor vertigineux et impressionnant. Nous avons ensuite bivouaqué au pied des montagnes à Boulajoul.

L’étape d’après, nous sommes arrivés à Merzouga, au pied des gigantesques dunes de sable que nous connaissions seulement dans les livres de géographie. Cette étape a été aussi marquée par le début des pistes et du sable, c’est à ce moment que nous avons dit au revoir au bitume. A partir de ce point, nous sommes devenus du sable : nos vêtements étaient remplis et couverts de sables, nous mangions du sable, nous dormions dans du sable… Ce n’était pas très confortable, mais nous sommes finalement habitués à cet environnement, au climat (très chaud le jour et très froid la nuit) et au manque d’hygiène. En tout, nous avons fait trois étapes à Merzouga. Puis est venue l’étape marathon pour laquelle nous sommes partis confiants… un peu trop confiants.

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© Désertours / Flash Sport

Nous avons, au final, terminé à la 90ème place sur 1100 participants. (Le classement est établi selon le nombre de kilomètres parcourus, nldr). Puis nous avons repris la même route pour rentrer.

Sans vouloir ressasser les mauvais souvenir, quelle a été votre plus grosse galère ?

Lors de la première journée de l’étape marathon, nous sommes tombés en panne de carburant, puis avons eu des pannes mécaniques… Nous avons attendu les mécanos pendant 22 heures. La nuit tombante et nous trouvant dans une zone déconseillée pour dormir, des équipages nous ont tracté jusqu’à un campement d’autres équipages pour ne pas que l’on passe la nuit seuls. C’est peut-être l’épisode le plus marquant de notre 4L Trophy : nous avons rigolé mais aussi eu peur, nous étions parfois démotivés. Mais nous avons pu repartir et avons franchi la ligne d’arrivée avec succès !

Quels ont été vos plus beaux moments ?

Les moments où nous étions ensablés, où nous passions parfois une heure pour faire 500 mètres. Tout le monde s’entraidait. C’est ce genre de moment que l’on retient le mieux.

Il y a aussi la beauté du paysage et parfois l’impression d’être seuls au monde, le passage de la ligne d’arrivée et, enfin, la bonne douche chaude à l’hôtel de Marrakech.

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© Esteban Dehaut

Cette course vous a-t-elle donné envie de revivre un tel voyage, de vous lancer dans une autre expérience humanitaire ?

Cette expérience a été formidable, mais nous allons tous les deux bientôt commencer notre vie professionnelle. Alors, pourquoi pas retenter ce genre d’aventure dans quelques années ?

Quelles sont les valeurs que vous retenez du 4L Trophy, de vos échanges avec les autres équipages, de vos échanges avec les marocains ?

Nous retenons principalement des valeurs d’entraide, de partage et d’humilité.

Enfin, comment s’est déroulé le segment humanitaire du 4L Trophy ?

C’était sûrement le point négatif de la course. Seuls les équipages tirés au sort ont pu rencontrer les enfants. Nous, nous avons juste déposé nos dons. Mais nous avons tout de même rencontré des marocains sur le bord des routes qui étaient très reconnaissants vis-à-vis notre projet.

Un dernier mot à partager ?

Pour conclure, après ces milliers de kilomètres parcourus, la 4L n’est pas du tout une voiture faite pour rouler dans le désert, mais c’est pour cela que nous nous sommes lancés dans cette aventure. Ca aurait été quand même beaucoup moins drôle en 4×4…

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© Esteban Dehaut

La semaine d’après, Il a fallu reprendre notre vie quotidienne, sans lever de soleil au-dessus des dunes, sans les oueds, sans les chameaux, sans les galères. Contents de dormir dans un lit, mais déjà nostalgique de cette vie d’aventuriers.

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