Auto-entrepreneure à la curiosité intarissable, Corinne Wartelle est une consultante passionnée et experte en communication digitale. Un domaine en parfaite harmonie avec sa personnalité remarquablement solaire et créative… Son goût pour le challenge l’a notamment amenée à créer sa propre entreprise, Cœur de Cible, avec laquelle elle aide aujourd’hui les PME de sa région à mettre en valeur leur savoir-faire grâce au Digital. Portrait.
Pour commencer, peux-tu faire un peu de lumière sur ton parcours ?
Je suis de formation initiale ingénieure agricole mais lorsque j’ai commencé à travailler, je me suis rendue compte que j’étais plus intéressée par ce qui touchait au relationnel, à la communication, que par le conseil agricole. Je me suis donc très vite réorientée vers l’organisation d’événements et la communication au sens large.
Afin d’obtenir l’aspect théorique de ce que j’expérimentais dans mon travail, j’ai repris le chemin de l’école en 2006, à 35 ans. J’ai complété un Master II Pro en Communication au CELSA pour pouvoir enfin me présenter sous le titre de responsable en communication.
Comment s’est passée ta reprise d’études ? Ce n’est sûrement pas facile de retourner sur les bancs de l’école après l’avoir quittée depuis quelques années déjà.
Comme mon Master Pro était réservé aux personnes qui avaient au moins 5 ans d’expérience professionnelle, je me suis retrouvée avec des gens ayant entre 30 et 50 ans et non avec des tout jeunes comme on pourrait se l’imaginer. Malgré ça, j’avoue tout de même que se rasseoir en salle de classe dix ans après la fin de mes études, ça faisait bizarre. Avoir à prendre des notes, suivre des cours toute la journée, passer des examens… C’était d’autant plus difficile que j’avais deux jours de cours toutes les deux semaines et je continuais à travailler le reste du temps.
À l’époque, je travaillais déjà pour la Chambre de l’Agriculture et mes enfants avaient seulement 3 et 5 ans… Tout concilier, c’était fatiguant. J’ai passé deux années très intenses avec un an de cours et un an de mémoire avec soutenance. Malgré la difficulté de la tâche, ce fut une aventure très enrichissante et je me dis qu’un petit retour sur les bancs de l’école après quelques années d’expérience professionnelle devrait être conseillé à tous !
Dirais-tu qu’une carrière accomplie t’importe beaucoup ?
Oui, dans le sens où j’ai besoin de changer et d’aller de l’avant à travers de nouveaux challenges. Ma carrière est aussi importante à mes yeux car je ne veux pas uniquement être ‘fille de, femme de, mère de…’. J’aime aussi être ‘la collègue de’ ! Ma carrière m’a ouvert plus de « rôles », plus de possibles. Elle m’a permis de rencontrer beaucoup de gens différents et m’a donné un statut que je n’aurais pas eu si je n’avais pas travaillé.
Je résumerais tout ça en disant que je n’aime pas être réduite à une seule casquette, j’aime cumuler plein de facettes supplémentaires à mes rôles de maman, de sœur, de fille, de femme que je chérie évidemment beaucoup ! Toutes ces facettes m’apportent la richesse que je recherche et me permettent d’être là où les gens ne m’attendent pas forcément, de profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à moi. J’aime avoir la liberté de faire autre chose et pouvoir dire oui quand une nouvelle aventure se présente. D’ailleurs, tous les dix ans, je fais quelque chose de différent. J’ai commencé à bosser en CDI à 25 ans en 1996, j’ai ensuite repris l’école à 35 ans puis en 2016, j’ai créé mon entreprise Cœur de Cible. Ça a été un beau challenge à chaque fois.
Tu as l’air d’avoir une véritable âme d’aventurière et nous voyons bien pourquoi tu t’es rapprochée de You Don’t Need Us ! D’ailleurs, peux-tu expliquer à nos lecteurs quel est ton lien avec YDNU ?
Je possède en effet beaucoup de choses en commun avec les valeurs que porte la communauté YDNU et nous avons notamment une amie commune, Elodie. C’est grâce à elle que j’ai découvert les experts YDNU, durant le City Tour en bus organisé par la boîte. Pour la petite histoire, je me rendais à Paris le 27 Juin pour passer une journée avec le Club des Communicants d’Amiens et je voulais en profiter pour voir Elodie le soir et pourquoi pas aller au théâtre ensemble. Seulement, elle avait ce fameux City Tour de prévu… et elle m’y a gentiment conviée ! ‘Tu vas adorer, il faut que tu viennes’ m’a-t-elle dit. J’étais bien-sûr intriguée et c’est comme ça que je me suis retrouvée embarquée dans cette aventure. C’est un hasard heureux puisque je vais rarement sur Paris et c’est tombé pile le bon jour. Je ne sais pas si Elodie aurait pensé à m’inviter sinon.
Avec mon entreprise, je fonctionne aussi avec des valeurs de confiance, d’engagement, de fidélité et je pense que c’est ce qui fait que ça a ‘matché’ tout de suite. Nous travaillons chacun au service des PME, moi à un niveau plus local, et nous agissons aussi en partie sur les mêmes domaines de compétences comme la com’ digitale. Je pense qu’il y a pas mal de complémentarités à trouver entre ce que je fais et ce que font les experts de YDNU.
Je me verrais toutefois plus dans l’opérationnel par rapport à quelqu’un comme Elodie ou Yanniss. En revanche je ne suis qu’à moitié à l’aise pour parler d’un futur rôle chez YDNU car je n’ai pas encore le sentiment d’en faire intégralement partie. Nous avions commencé à travailler sur un projet ensemble mais la crise Covid-19 est arrivée et a malheureusement mis tout en pause. En tout cas, j’ai eu beaucoup d’affinités avec le groupe. J’avais notamment participé à la demande de Yanniss et Sandrine à une session de réflexion sur le thème de la communauté idéale.
En parlant de communauté idéale, aurais-tu des améliorations à suggérer à notre communauté ?
Je pense qu’il manque d’occasions de créer du lien. Pour l’instant, il est difficile de connaître les autres experts, où ils en sont et ce sur quoi ils travaillent. Or, en connaissant leur champ d’action, il serait plus facile de penser à eux pour le montage de nouveaux projets ou de les recommander sur certaines missions, comme je l’ai fait par exemple pour Elodie. Elle est ainsi venue en appui à l’un de mes anciens collègues qui avait besoin d’aide pour réfléchir au positionnement de son entreprise.
Connaître ses collègues permet aussi de créer/renforcer ce sentiment d’appartenance que l’on a pu ressentir lors du City Tour l’été dernier.. C’est pourquoi je suggérerais d’améliorer la communication interne, pour que nous partagions non seulement une vision commune mais aussi progressivement une histoire commune.,
Et une bonne com’ interne facilite aussi une bonne com’ externe !
Exactement. Il est toujours mieux d’obtenir l’information d’abord en interne pour pouvoir la communiquer à l’extérieur. Une bonne com’ interne fait aussi qu’il est plus facile d’adhérer au message de l’entreprise et d’être ambassadeur de ce message à l’extérieur. Ce lien interne permet aux collaborateurs de se parler ensemble tout en restant dans l’esprit et les valeurs de l’entreprise et renforce l’image que cette dernière veut donner au public. Cela vaut donc aussi pour YDNU. Mon âme d’animatrice et ma passion pour mettre les mains dans le cambouis me donnent beaucoup d’idées pour cette communauté…
Parallèlement, quel est l’aspect qui te plaît le plus chez YDNU ?
Ce que j’aime c’est leur fantaisie, leur liberté et leur ouverture très rafraîchissantes. On a l’impression que tout est possible chez YDNU, ‘no limit’ !
Que dirais-tu à quelqu’un qui souhaite rejoindre l’aventure ?
‘Plus est de fous plus on rit !’ S’il ou elle a envie d’apporter son énergie, ses idées, son expérience ou encore son réseau pour partager cette aventure, il ou elle sera forcément bienvenu(e). Quand je suis arrivée, je me suis sentie acceptée et adoptée avec mes idées tout de suite et sans conditions.
Revenons-en à toi. Nous n’avons pas fini de te connaître… Pour nous aider, pourrais-tu résumer ta personnalité en 3 mots ?
J’ai trouvé beaucoup de mots et il a été dur pour moi de n’en choisir que trois ! J’ai dû demander un peu d’aide à ma fille… Le premier mot qu’on a trouvé, c’est ‘solaire’. Il décrit bien mon côté enthousiaste, amical, extraverti, sociable, avenant et lumineux. Le deuxième mot, c’est ‘créative’, parce que je suis curieuse, intuitive, sensible, et j’aime relever de nouveaux défis et partir à l’aventure. Enfin, le troisième mot est ‘organisée’ car je me considère méthodique, efficace et adaptable. J’ai aussi une certaine facilité à trouver un bon équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle.
Et si tu étais une super-héroïne, quel serait ton pouvoir ?
Ça serait de trouver les mots justes, de savoir utiliser le pouvoir des mots pour trouver des solutions et aider les autres avec facilité. Ça serait de pouvoir expliquer, convaincre, donner du sens, faire prendre conscience, mettre en lumière, donner envie et motiver, rendre le sourire aux gens, consoler… Combien de fois me suis-je sentie impuissante de ne pas savoir quoi dire ? En poussant la réflexion un peu plus, je me dis que trouver les mots justes est un super pouvoir mais ce qui est encore plus fort, c’est de pouvoir rassurer les autres par ta simple présence…
De quel personnage emblématique de YDNU te sens-tu le plus proche ?
Pour moi, c’est la petite fille. Déjà je la trouve sympa, puis j’aime le fait qu’elle ait toute la vie devant elle. Elle a encore plein de choses à apprendre et, en même temps, elle n’a pas encore ni a priori ni croyances limitantes. La vie paraît toujours plus simple quand on est enfant… Cela dit, je ne pense pas qu’elle soit une tête brûlée non plus. Elle avance, c’est une fonceuse et, protégée par ses lunettes et son casque, elle est sûre d’elle. Même pas peur ! Par contre, j’aurais peut-être retiré les cornes du casque pour refléter mon côté plus doux. Les cornes peuvent peut-être faire un peu peur.
Passons maintenant aux choses sérieuses : selon toi, quelle valeur a le plus d’importance en entreprise ?
Ce qui me parle le plus, c’est faire confiance. Cela veut dire pour moi vraiment s’ouvrir aux autres et émettre un jugement positif sur les autres et réciproquement. À l’aide d’un champ positif, tu peux plus facilement déléguer et partager les responsabilités d’un projet et c’est important car on peut produire beaucoup plus à plusieurs que seul. Or si tu n’as pas confiance en tes collègues, tu ne peux tout simplement pas travailler en équipe. La confiance est donc vraiment la toute première base. Elle permet notamment d’échapper à un stress qui n’existe plus quand tu te sens plus fort aux côtés des autres, quand tu sais que tu peux compter sur eux. Personnellement je ne travaille jamais seule et je n’aimerais pas ça ! Être dans un environnement positif est ainsi primordial pour moi.
Comment construirais-tu cette relation de confiance ?
En général, quand je commence à collaborer avec une personne que je ne connais pas, je me tiens à chaque promesse, chaque annonce que je fais. Je m’engage totalement à faire ce que la personne attend de moi et si je n’en suis pas capable pour x raisons, je préviens systématiquement la personne pour que l’on puisse trouver une entente. Soit on décale, soit on fait autrement… Dans tous les cas, on revient à la présence à laquelle je faisais référence plus tôt. Il faut être disponible pour ses collaborateurs, être là pour répondre à leurs questions, leurs attentes, pour atténuer leurs craintes, et il faut prendre des engagements que l’on peut respecter. On bâtit la confiance de par sa présence, sa politesse et le respect de sa parole.
Il est malheureusement temps de conclure ce bel entretien. Finissons donc par une belle question ! Si tu pouvais changer le monde, quel moyen de locomotion utiliserais-tu et quelles conversations porterais-tu avec toi ?
J’aime bien l’idée de parcourir le monde à pied mais je serais vite limitée à quelques kilomètres chaque jour, j’aurais l’impression de ne pas aller bien loin ou alors pas assez vite… Le vélo ? J’irais plus loin, mais pas SI loin. La voiture ? Bien que l’on puisse s’arrêter où l’on veut : trop solitaire, très polluant. Le bateau ? J’ai le mal de mer !
Donc après réflexion, je prendrais le train. Il permet une liberté de mouvement à son bord qui fait que tu peux interagir avec les gens autour de toi. Et puis tu en as qui montent et d’autres qui descendent, les passagers se renouvellent et donc les histoires à écouter aussi. Tu peux partager de beaux moments de vie avec beaucoup de personnes différentes sur un seul et même trajet et j’adore ça. En discutant avec les passagers d’un train, tu peux leur parler de choses auxquelles ils n’auraient pas pensé, avoir des conversations un peu surréalistes parfois et sans barrières. Ça me rappelle mon voyage au Sri Lanka, où dans un train allant à 5km/h, je me suis retrouvée à parler à tout le wagon ou presque ! On a échangé sur nos habitudes, nos croyances, on s’est demandé qui avait raison, on s’est apporté de nouvelles perspectives, on s’est fait réfléchir…
Ce que j’aime aussi avec le train, c’est que tu peux choisir de regarder les paysages défiler et faire comme un voyage intérieur, ça peut être très reposant. Réfléchir seul, s’ouvrir à soi permet parfois de détricoter certaines de nos croyances dans le calme et la clarté. Et quand on arrive à se changer soi-même on peut aussi changer ce qu’il se passe autour de soi. On se rend autant disponible aux autres après un voyage interne qu’après un échange solaire qui fait du bien à l’autre. Dans certains cas, tu as aussi le plaisir de voir quelqu’un qui t’attend ou de mettre les pieds dans une destination que l’on a hâte de découvrir à l’arrivée… Ceci dit, train ou pas train, voyager est un excellent moyen si on veut changer le monde !
Photo d’illustration : © Le Studio C